La musique chrétienne est en pleine expansion depuis plusieurs années. On ne vous présente même plus les différents groupes tant on les entend partout dans nos églises. Que ce soit Glorious, Antydot ou encore Raising Hope (pour ne citer qu’eux), il en existe des dizaines et des dizaines pour la francophonie. Mais est-il possible d’écouter ces groupes quotidiennement ? La réponse et oui et on en parle avec Emmanuel Ziehli, directeur de Radio R, une radio musicale chrétienne basée à Neuchâtel, qu’on peut écouter 24h/24h sur nos radios DAB+.

 

Taolf : Qu’est-ce qu’une radio chrétienne et quelle est sa place en Suisse ?

Emmanuel Ziehli : C’est une radio qui véhicule des valeurs sociétales et chrétiennes sans pour autant les imposer de manière prosélyte. La Suisse n’a jamais eu de radio chrétienne dans sa partie romande et tessinoise contrairement à nos voisins allemands et italiens. Aussi, les médias traditionnels et radios locales se sont progressivement retirés de la programmation religieuse. Pourtant il existe un public attaché aux valeurs chrétiennes et les chiffres que nous mesurons à travers nos quatre ans d’activités nous le prouvent. C’est donc une nouveauté dont la place est légitime parmi les autres médias.

 

Combien de personnes travaillent au sein de radio R ?

La radio compte une dizaine de personnes répartie entre la technique, les enregistrements, l’administration, le marketing et la programmation musicale.

 

Avez-vous quelques chiffres à nous donner ?

Nous avons quelques trois-mille auditeurs par jour et nous en sommes très contents. Cependant, la très forte progression mesurée ces derniers mois de l’année écoulée nous réjouit bien plus que le nombre d’auditeurs. Différentes études nous permettent d’identifier la personne type qui écoute une radio chrétienne ainsi que ses besoins. Cette personne aurait entre 40 et 60 ans et serait une femme. Mais n’oublions pas que qu’une grande partie de 20-35 ans nous écoute également !

 

Selon vous, que sera Radio R dans dix ans ?

J’ai l’ambition de croire que nous serons une radio nationale où les différentes confessions chrétiennes pourront s’exprimer et transmettre leurs valeurs.

 

 

Selon vous, que sera Radio R dans dix ans ?

J’ai l’ambition de croire que nous serons une radio nationale où les différentes confessions chrétiennes pourront s’exprimer et transmettre leurs valeurs.

 

Comment arrive-t-on à la tête de Radio R ?

Mon entrée dans le monde des médias s’est réalisée à travers un projet en Irak où j’ai participé à l’implémentation d’une radio chrétienne. Cette expérience m’a permis de découvrir la puissance du média radio et de comprendre l’enjeu majeur du contenu quel que soit son média de diffusion. Lorsqu’un appel d’air sur une radio en Suisse s’est fait sentir, c’est tout naturellement que je suis arrivée sur ce média.

 

Vous avez également travaillé du côté de Sierre, quels liens gardez-vous avec le Valais ?

J’ai quitté la région pour des raisons professionnelles mais je vous avoue que mon cœur est resté en Valais. J’ai fait la HEVs en informatique à Sierre avant de prendre la direction de Conchita, une petite entreprise au Technopôle (désormais appelée Boomerang Marketing). Je l’ai dirigée pendant dix ans avant de la céder à une connaissance. Dans nos différents mandats, nous avons notamment fait le site de la paroisse de Martigny. De plus, je vous assure que lorsque notre fournisseur d’accès DAB m’a informé de la possibilité d’émettre nos programmes en Valais, mon cœur a bondit. Je n’ai pas attendu pour prendre les antennes de Crans Montana et de Chemin-Dessus proche de Martigny. Je suis aujourd’hui très fier d’émettre Radio R sur le Valais.

 

Vous êtes évangélique pourtant il est difficile de le percevoir. L’unité est importante dans le monde chrétien et vous parlez effectivement de Radio R comme une radio chrétienne. Pourquoi ?

J’ai toujours eu de la peine avec ces étiquettes qu’on nous met. J’ai pu observer, notamment à travers mon contact avec les chrétiens d’Orient, que lorsque la persécution frappe une région, ces étiquettes tombent. Je pense que nos différences entre catholiques, protestants ou évangéliques sont une richesse qu’il faut garder mais également unir. Faisons des événements ensemble ! Rassemblons-nous !